LES CARTHAGINOIS, SUCCESSEURS DES PHENICIENS
La côte Ouest de la péninsule (Andalousie & Portugal) est mieux
connue à partir du périple de Himilcon (450 avant J.C.?), navigateur
carthaginois qui a franchi le détroit de Gibraltar avant Hannon. Le capitaine
carthaginois et son équipage, seraient partis de la ville phénicienne
Gadès (Cadix). Le périple de Hannon (sorte d'Odyssée
phénicienne en miniature, parvenu à la connaissance de la postérité
grâce à un texte grec, conservé dans un manuscrit de Heidelberg
du IXème siècle) est mieux connu mais celui-ci descendit vers
les côtes africaines (425 avant J.C.?) tandis qu'Himilcon se dirigeait
vers le Nord (on suppose qu'il alla jusqu'aux îles britanniques ?). Ce
périple reprit sans doute un itinéraire utilisé auparavant
par les marins de Tartessos. Le but de l'opération était indéniablement
d'ouvrir des routes commerciales en établissant des comptoirs-relais
tout au long des côtes en faveur de leur capitale : Qart Hadasht, dont
le nom latinisé est 'Carthago'. Himilcon ouvre au Nord ce qu'on appellera
la route de l'étain.
LES COMPTOIRS GRECS
Les
Grecs ont indéniablement connaissance des côtes océaniques
au-delà des colonnes d’Hercule. La civilisation des Tartessos autour
du Guadalquivir et au Sud du Portugal, est pour la première fois mentionnée
par Hérodote.
Source : Herodote : Tartessos
La mythologie grecque place en face de ces côtes la mythique civilisation de l’Atlantide [Platon, Critias, 113d-114e]. Jusqu'ici les côtes océaniques de la péninsule ibérique participe de façon récurrente à l'imaginaire et à la mythologie des Grecs :
Influence de l''extrême-occident dans la mythologie grecque
Puis les côtes occidentales commencèrent à être mieux connues grâce à des explorations maritimes audacieuse : Vers 600 avant J.C., le Samien Colaïos franchit les Colonnes d’Hercule et atteignit la contrée mythique de Tartessos d’où il revint chargé d’étain. Puis vers 330 avant J.C., le phocéen Pythéas, partit de Massalia, à l'époque une colonie grecque, et accomplit, un périple qui le conduisit jusque dans les îles britanniques et plus au nord encore, peut-être en Islande ou dans les îles Féroé. Le récit de son voyage n'est connu que par des sources secondaires. Il s'agit tout autant d'un voyage d'exploration scientifique que d'une tentative pour concurrencer directement les phéniciens sur le marché de l'étain (composant essentiel du bronze...). En effet, depuis 530 avant J.C., Carthage interdisait l’accès à l’Océan Extérieur (Atlantique) afin de préserver le monopole commercial de ses comptoirs océaniques... On ne sait pas comment Pythéas a pu passer le détroit : pourtant il parvint à le franchir sans problème. Certains pensent qu’il aurait navigué de nuit, trompant la vigilance des guetteurs, d’autres estiment plus vraisemblable qu’il ait négocié un accord commercial avec les Carthaginois. Six jours plus tard, il doublait le cap Sacré (São Vicente - Portugal). Pythéas ne parle cependant d'aucune escale qu'il aurait effectuée sur les côtes atlantiques de la péninsule ibérique, ni même en Galice où les fameuses mines auraient du l'attirer...