"A la même époque donc en Espagne le Roi Récarède, touché de la miséricorde divine, convoqua les évêques de sa religion et leur dit : 'Pourquoi entre vous les évêques qui se disent catholiques le conflit se poursuit-il constamment et tandis que grâce à leur foi ils accomplissent beaucoup de miracles, pourquoi vous ne pouvez, vous, rien faire de tel ? Réunnissez-vous donc ensemble pour cet objet, je vous prie, et après qu'on aura discuté des croyances des deux partis nous saurons la vérité, et alors ou bien ils accepteront notre manière et croiront ce que vous dites ou inversement vous reconnaîtreze que la vérité est chez eux et vosu croirez ce qu'ils prêchent.' C'est ce qu'on fit, et les évêques des deux partis s'étant réunis, les hérétiques exposèrent les propositions qui bien souvent ont été développées par eux come nous l'avons déjà rapporté. De même les évêques de notre religion répondirent par les arguments qui, nous l'avons vu démontré dans les livres précédents, ont dans la plupart des cas désarmé le parti hérétique. Mais surtout quand le Roi eut déclaré qu'aucune guérison miraculeuse de malade n'était signalée par les évêques des hérétiques[...] le Roi prit à part les évêques Après les avoir sondés, il reconnu qu'on doit adorer un seul Dieu sous la distinction de trois personnes, à savoir le Père, le Fils et le Saint Esprit, que le Fils n'est pas moindre que le Père et le Saint Esprit [...]"
Grégoire de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, Tome II, livre IX, XV
Le discours de Récarède est très certainement inventé par Grégorie de Tours qui tourne ainsi en sa faveur les évenements : D'autant plus qu'à l'époque les Francs n'accomplissent plus guère de grande choses, puisque leurs assauts contre les frontières aussi bien des Goths (Septimanie,...) que des Lombards (Italie) se réduisent systématiquement à néant. Comme le souligne d'ailleurs Grégoire de Tours dans d'autres chapîtres, ces campagnes sont souvent catastrophiques pour les régions franques et catholiques traversées par l'armée : vols er pillages d'église en sont le lot quotidien. Le Roi lui-même, toujours selon Grégoire de Tours aurait reconnu dans ce manque de respect pour le sacré la cause de leur échec. A noter que Grégoire de Tours considère le miracle comme l'apanage normal de l'homme saint et un fait attesté, voire quotidien.... Cela dit cette façon de présenter les évenements est très certainement révélateur de l'état d'esprit dans lequel la communauté catholique accueilli la nouvelle...