SOURCES : Grégoire de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, 591 après J.C.

Nous reproduisons ici un extrait de l'histoire ecclésiastique des Francs où Grégoire de Tours accuse la Reine Frédégonde de conspiration contre le pouvoir de son mari Chilpéric, Roi des Francs.

XXVIII « […] irrité pour ces causes le Roi Gontran dirige une armée en Espagne avec mission de soumettre d’abord à sa domination la Septimanie qui se trouve encore à l’intérieur des frontières des Gaules et ensuite d’aller de l’avant. Or tandis que cette armée s’ébranlait, un petit écrit fut découvert chez je ne sais quels paysans. On l’envoya au Roi Gontran pour le lui faire lire. Il était conçu comme si Léovigild écrivait à Frédégonde pour qu’elle empêche par tous les moyens l’armée d’aller à cet endroit. Il disait : ‘Assassinez rapidement nos ennemis, c’est-à-dire Childebert et sa mère et concluez la paix avec le Roi Gontran ; achetez-la à tout prix et si peut-être vous n’avez pas assez d’argent, nous en enverrons en cachette et cela pour que vous accomplissiez ce que nous demandons. Puis lorsque nous aurons tiré vengeance de nos ennemis, alors faites des largesses à l’évêque Amelius et à la dame Leuba ; c’est par leur intermédiaire que nos envoyés trouvent un accès près de vous’»
XXIX : « Bien que ces choses eussent été rapportées au Roi Gontran et notifiées à son neveu Childebert, cependant Frédégonde enjoignit de fabriquer deux couteaux de fer, qu’elle ordonna d’enduire et d’infecter d’un poison de façon que si un coup mortel ne détruisait pas les tissus vitaux, l’infection même causée par le poison puisse du moins arracher plus rapidement la vie. Ces couteaux, elle les remit à deux clercs avec ces instructions : ‘ Prenez, dit-elle, ces glaives et rendez-vous au plus vite chez le Roi Childebert en faisant semblant d’être des mendiants Puis quand vous serez prosternés à ses pieds prétendument pour solliciter une aumône, perforez-lui les deux côtés […]’ »

Grégoire de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, Tome II, livre VIII, XXVIII

Grégoire de Tours accuse apparemment avec pour seule preuve l'aveu de quelques personnes soumis à la torture. Il est cependant peu probable que des contacts entre les Wisigoths et la Reine Frédégonde furent établis.