A partir du VIème siècle (grandes invasions des celtes), on qualifie
ces populations de celtes car il y a une prédominance linguistique du
celtibère qui est surtout due à l’abondance des témoignages
écrits qu'il a laissé, grâce à l’utilisation
d’un alphabet ibérique (à partir du IIIème siècle).
Le lusitanien n’est connu que par de très rares inscriptions…
Les Tartessiens semblent sur le déclin comme le rapporte Avienus : "Là
est la ville de Gaddir, nom que les Carthaginois donnaient dans leur langue
aux lieux fermés de murs. Elle fut d'abord appelée Tartessus :
c'était jadis une grande et riche cité ; maintenant elle est pauvre,
humble, dépouillée ; maintenant c'est un monceau de ruines. Pour
nous, excepté le culte d'Hercule, nous n'avons rien vu de remarquable
en cet endroit, mais tant de puissance, tant de gloire s'attachait autrefois
à cette ville dans l'opinion du monde [...]" [Avienus,
Odes maritimes] Il s'agit d'un poème relatant un périple
d'un aventurier grec au IVème siècle avant J.C. On peut donc considérer
le déclin de cette civilisation tartessienne au IVème siècle
avant J.C. si ce n'est avant. Par la suite, il faut vraisemblablement voir dans
les Turdétans (ou Turduli), dans le Sud du Portugal et de l'Espagne (vallée
du Guadalquivir), les descendants des fameux Tartessiens.
Les celtibères seraient en quelque sorte la fusion des peuples ibères (le nom provient du nom latin du fleuve Ebre) autochtones et des peuples celtes venant d’Europe. L'archéologie ne cesse de montrer la celticité des objets découverts, comme les statues de sanglier, animal emblématique et pan-celtique, des boucliers d'un modèle analogue à ceux en vigueur au Nord des Pyrénées. Cette fusion entre les autochtones et les celtes aurait cependant donné quelque autonomie à ces derniers par rapport aux autres peuples celtes d’Europe. L'usage des trompes de guerres celtiques que sont les carnyxs (avec embouchure zoomorphe) est attesté dans la péninsule ibérique, mais à la différence des autres lieux, le métal y est remplacé par la terre cuite. Mais la particularité la plus remarquable reste l'armement, et notamment l'épée de forme recourbée appelée falcata, et un bouclier rond de petite taille.
Carte des différentes peuplades ibériques, celtes et autres...
Les Ibères sont connus
comme des peuples ne rechignant pas à la guerre. Deux éléments
viennent confirmer :
- la présence de métaux dans le pays : ce fut certainement cette
raison qui entraîna les phéniciens jusqu’au-delà des
portes de l’Océan, où ils auraient fondé le comptoir
de GADIR (Cadix). Un autre comptoir phénicien a été
découvert dans l’estuaire du Sado, à 60 km au sud de Lisbonne
(Abul). Mais les comptoirs commerciaux grecs de la côte Sud-Est de l'Espagne
rayonnent aussi jusqu'au fin fond de la péninsule : C'est ainsi que l'on
a pu retrouver des céramiques attiques du IVème siècle
jusque dans les lointains territoires portugais du Nord du Douro.
- Ce commerce attire la présence de mercenaires ; Les Ibères ont
un armement différent des celtes : ils optent pour une épée
courte, alors que l’arme celte officielle est l’épée
longue. Des Ibères ont servi dans les armées de Carthage et Hannibal
contre Rome.
Les celtibères et leurs voisins ne vivaient pas que de la guerre. Ils
avaient une agriculture prospère et même les montagnards tiraient
de l’élevage des ressources appréciables. Leur artisanat
était florissant et les contacts commerciaux nombreux et intenses. Mais
ils trouvaient dans le métier des armes une réponse adaptée
à leurs ‘idéaux guerriers’. Il est remarquable qu’ils
furent l’un des peuples à avoir su préserver leur autonomie
le plus durablement par la force de l’épée à l’époque
des grands empires (Romain, Carthaginois, Wisigoth…)
Mention du peuple carpetan sur une borne du pont romain de Chaves. Referencia ao povo carpetano no ponte romano de Chaves.